The Danse Society - Cinq esprits differents pour une musique unique


Rock Art
n°4 (mars 1984)

Le Batcave et son univers artificiel ne les attire pas. La violence qui émane de certains groupes les rend impassibles. Danse Society se situe dans un juste milieu, pris entre des groupes comme les Specimens, Alien Sex Fiend, et d'autres comrne Sex Gang Children ou Death Cult. Pris mais non coincés, ils essayent aujourd'hui de ne pas être assimilés à ces pseudo mouvements. En commun, ils n'ont que la recherche d'une atmosphère et sans doute quelques influences. Danse Society recrée à lui seul toutes ces atmosphères. Ils sont à la fois provocateurs, émotifs et énigmatiques.
Danse Society existe tout simplement, n'allez pas croire qu'ils donnent dans le positive punk ou le symbolisma religieux, ils ne comprendraient pas, même si à leurs 'débuts, ils arboraient crucifix et autres attirails sur scène.

Ils proviennent tous du Nord de Grande Bretagne, de Barnsley plus exactement. A Barnsley règne une atmosphère pesante, tout d'abord le nord avec le froid, ses industries, ensuite la conjoncture industrielle avec la crise, le chômage, la délinquance. Le No Future tel que le décrivaient les punks en 1977. Mais Danse Society ne nous apporte pas de message : à chacun sa liberté d'expression, nous ne jouons pas pour imposer nos idées. Pas de look, pas d'idées fixes, mais alors ? Encore une fois, tout simplement la force de leur musique où s'opposent sonorités douces à l'oreille, et rythmiques affolantes. Comme The Cure, ils ont cette nuance de la progression dans un morceau comme In Heaven, ainsi que New Order ils créent diverses atmosphères. Cinq esprits différents pour une musique unique. Des différences qui se dénotent d'un individu à l'autre, et prennent source dans leur passé. Steve Rawlings (voix) ex-membre du groupe Y (musique synthétique) se joint à Paul Gilmartin (batterie). Viendront ensuite Lyndon Scarfe (synthétiseur) et Paul Mash (guitare) ex LIPPS X, duo principalement axé vers la recherche expérimentale. Enfin Tim Wright (basse) personnage pour le moins intéressant de par l'intérêt qu'il porte au Rockabilly. Constatez-le vous-même, le domaine du morbide n'appartient pas à leur arbre généalogique. Un premier nom, Danse Crazy, subira l'ultime retouche suite à la sortie du du film Danse Craze chez 3-Tone.

Danse Society voit le jour, deux mois leur suffiront pour débuter une tournée en première partie de Cure. Danse Society est synonyme d'aventure, de risques, ils ne fonceront néanmoins pas tête baissée dans les engrenages et pièges du "grand monde de la musique". Les membres ne voudraient pas perdre cette liberté qu'ils détiennent au plus profond d'eux-mêmes, et qu'ils ont gardée, même après la formation du groupe. Changement de décor : Society Records est fondé de toutes pièces. Les membres contrôleront dans les moindres détails leur production. Rien ne doit leur échapper, le produit sera conforme aux normes exigées par la société. leur premier single, Clock, fût pressé et distribue par le label Featherby's Pax, leur mini album Seduction porte le sigle Society Records. Un album séduisant à la fois par son contenu musical et sa pochette sobre, représentative de l'atmosphère qui y règne. Barnsley peut être fière de ces jeunes : les voilà entrepreneurs. Une entreprise qui commence à porter ses fruits. Society Records signa un contrat avec Arista pour la sortie récente de l'album Heaven Is Waiting, amalgame de quatre années d'expériences d'où est tiré le single encore brûlant 2000 Lights years from home.

Danse Society ne trahit pas sa cause, un album aux sonorités moins choquantes, accessible à un public plus large, mais toujours marqué du sigle Society Records. Fidélité à la marque car constante dans la qualité qu'elle propose aux clients. Seduction n'avait nécessite aucune campagne publicitaire excessive, ni participation élevée de la presse pour grimper les échelons des charts. Danse Society vient d'entreprendre une tournée qui les meneras en Allernagne, Italie, Holande, France et Suisse. Ils seront à Paris le 23 Mars à la Sébale, ne les manquez sous aucun pretexte.

Daniel MARIN.

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